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AFRIQUE DE L’OUEST

CÔTE D’IVOIRE – L’ancien président Henri Konan Bédié est décédé

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L’ancien chef de l’État et président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est décédé ce mardi 1er août 2023. Il avait 89 ans. À force de le voir passer les années, on avait presque fini par penser qu’il était immortel. Selon plusieurs sources familiales, Henri Konan Bédié a rendu l’âme ce mardi 1er août en début de soirée, à Abidjan. Victime d’un malaise dans son fief de Daoukro, il avait été transféré en urgence à la Polyclinique internationale Sainte-Anne-Marie d’Abidjan (Sogemed-Pisam).C’est un monument de la politique ivoirienne qui disparaît. À 89 ans, il a tout fait, tout connu. Ambassadeur aux États-Unis dans les années 1960, il sera ensuite ministre de l’Économie et des Finances de Félix Houphouët-Boigny, avant de devenir président de l’Assemblée nationale, puis chef de l’État à la mort du « Vieux », en 1993.

En 1999, il est renversé par un putsch mené par le général Robert Gueï. Cet épisode marquera à jamais sa conception de la politique. Cet amateur de cigares, avare en mots, n’aura depuis cessé de vouloir récupérer ce pouvoir perdu, pour lui mais aussi pour sa formation, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dont il présidait aux destinées depuis 1994.

Pour rappel, lentement, Henri Konan Bédié fait son entrée au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). L’opposition, presque entièrement rassemblée, le suit dans un joyeux désordre. L’ancien chef de l’État se sait attendu. On lui a déroulé le tapis rouge, le volume de la musique a été monté, et un petit coussin a été installé dans son fauteuil pour soulager son dos. À la tribune, il écoute les discours qui se succèdent, chacun répétant avec force « qu’il n’y aura pas d’élection dans ces conditions », puis il lâche ces mots dont il a pesé tout le poids : « Face à la forfaiture, un seul mot d’ordre, irréversible : la désobéissance civile. »

« Ils ont toujours été en concurrence »
Ce 20 septembre, Henri Konan Bédié, 86 ans, a franchi un nouveau pas, semblant retrouver dans l’adversité une nouvelle jeunesse. Candidat à la présidentielle du 31 octobre, il fera tout pour empêcher Alassane Ouattara, 78 ans, de briguer un troisième mandat. Car cela ne fait pas de doute : la rivalité qui les oppose a beau ne pas résumer à elle seule le scrutin à venir, elle en est un élément essentiel.

Cela fait plus de trente ans qu’ils se côtoient. Malgré cela, ils n’ont jamais été amis. « Ils ont toujours été en concurrence, confie une source proche des deux hommes. Il y a toujours eu entre eux une surveillance équivoque, mâtinée de détestation. Mais jamais de réelle estime ou d’affinité. »

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Leur histoire commune épouse celle de la côte d’ivoire indépendante
Bédié et Ouattara sont bien différents. Le président du PDCI est un taiseux – il en a fait sa marque de fabrique. C’est aussi un homme du terroir, tandis que le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), volontiers affable, s’est construit dans un monde anglo-saxon.

Leur histoire commune épouse celle de la Côte d’Ivoire indépendante. C’est une pièce en plusieurs actes. Une comédie politique qui voit sans cesse les mêmes personnages revenir sur le devant de la scène. Ils en sont les acteurs principaux et en maîtrisent les rouages comme personne. Après s’être affrontés pour monter sur le trône de Félix Houphouët-Boigny, après s’être alliés contre Laurent Gbagbo, ils sont une nouvelle fois, ennemis. Promis : cette fois-ci, c’est leur dernier combat.

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AFRIQUE DE L’OUEST

TOGO – RFI et France 24 suspendus pour trois mois

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La Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) du Togo a annoncé, lundi 16 juin 2025, la suspension pour trois mois des diffusions de Radio France internationale (RFI) et de la chaîne de télévision France 24 sur l’ensemble du territoire. Cela relance les débats sur la liberté de la presse dans ce petit pays de l’Afrique de l’ouest.

Des reportages à “caractères tendancieux”
La HAAC reproche aux deux médias français plusieurs manquements, notamment la diffusion d’un entretien sur France 24 contenant, selon l’institution, “des propos inexacts au sujet des conditions alléguées d’interpellation de l’artiste Aamron”, un rappeur critique du pouvoir, arrêté fin mai après avoir appelé à manifester. Quelques jours plus tard, il réapparaissait dans une vidéo tournée dans un hôpital psychiatrique, où il présentait des excuses au président Faure Gnassingbé. La HAAC pointe également “des prises de position publiques” jugées inappropriées de la part de la correspondante régionale de France 24, ainsi que des contenus relayés dans le journal Afrique et une chronique de RFI “présentant un caractère tendancieux”.

RFI et France 24, surprises
RFI et France 24 ont exprimé leur étonnement dans un communiqué : “Nous avons appris avec surprise cette suspension, qui intervient pourtant dans un contexte de dialogue soutenu et constructif avec la HAAC.” Les directions des deux médias se défendent de toute désinformation. Ils affirment exercer leur métier “dans le respect des conventions signées” avec l’instance togolaise. C’est “dans cet esprit, [que] nous nous saisissons de l’invitation de la HAAC” et faire “une réflexion concertée afin de lever tout malentendu et pouvoir poursuivre notre mission d’information au Togo”, précisent-elles encore.

Médias étrangers, persona non grata
Le climat régional est de plus en plus hostile aux médias étrangers. En effet, cette suspension s’inscrit dans un contexte de rétrécissement préoccupant de l’espace médiatique en Afrique de l’Ouest. Pour rappel, RFI et France 24 sont déjà interdits de diffusion au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ces trois pays dirigés ont un point en commun que le Togo n’a pas : ces pays sont tous dirigés par des militaires. Mais, il ne faut pas oublier que le Togo est classé 121e sur 180 dans l’édition 2025 du classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières. Par rapport à l’année dernière, le Togo a reculé de huit places en un an.

La réforme constitutionnelle : le nœud gordien
Cette décision intervient alors que le pays traverse une période de tension politique accrue. En effet, au début du mois de juin, Lomé a été secouée par plusieurs manifestations. Les manifestations menées par des jeunes et des militants de la société civile avaient pour but de dénoncer les arrestations de voix critiques et la hausse du prix de l’électricité. Ce n’est pas tout. Il y avait aussi le mécontentement à cause de la réforme constitutionnelle adoptée en avril 2024. Celle-ci consacre un passage à un régime parlementaire, avec Faure Gnassingbé désormais président du Conseil, la plus haute fonction de l’État. Une transformation que l’opposition perçoit comme une manœuvre pour prolonger indéfiniment son règne, entamé en 2005. Le pouvoir, lui, assure qu’il s’agit d’un effort pour “dépersonnaliser le pouvoir” et “renforcer l’unité nationale”.

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Interpellation de journalistes
Lors des manifestations, une cinquantaine de personnes ont été arrêtées, selon le procureur, qui a annoncé leur libération progressive. Parmi les interpellés, des journalistes qui couvraient les rassemblements ont été brièvement détenus. Des appels à de nouvelles mobilisations ont déjà été lancés pour les 26, 27 et 28 juin prochains. Cette situation inquiète au-delà des frontières. En effet, la suspension de deux des médias francophones relance les inquiétudes quant à la liberté de la presse au Togo.

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AFRIQUE

SÉNÉGAL – L’arrêté Ousmane Ngom sous le feu des critiques à l’anniversaire du 23 juin

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À l’occasion du 14e anniversaire du soulèvement citoyen du 23 juin 2011, le FRAPP (Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine) a lancé un appel fort en faveur de l’abrogation de l’arrêté ministériel n°00758, signé en 2011 par l’ex-ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom. Cet arrêté, toujours en vigueur, interdit les manifestations politiques dans une large zone du centre-ville de Dakar, incluant des lieux emblématiques de contestation et d’expression citoyenne.

Dans un communiqué rendu public ce 22 juin 2025, le FRAPP dénonce le maintien de cette mesure qu’il qualifie de « trahison de l’héritage du 23 juin ». Pour le mouvement panafricaniste, cet arrêté constitue une restriction grave des libertés fondamentales, notamment celle de manifester pacifiquement, pourtant garantie par la Constitution sénégalaise et par plusieurs conventions internationales ratifiées par le Sénégal.

Le FRAPP rappelle également que cette interdiction a déjà été jugée illégale par la Cour de Justice de la CEDEAO, qui avait souligné son caractère disproportionné et son incompatibilité avec les principes démocratiques. Pour les militants du mouvement, continuer à faire respecter cette mesure revient à « nier les luttes démocratiques menées depuis plus d’une décennie » et à perpétuer les méthodes autoritaires contre lesquelles les citoyens s’étaient massivement dressés en 2011.

Dans ce contexte, le FRAPP appelle les autorités sénégalaises actuelles à prendre leurs distances avec les pratiques répressives du passé. Il les exhorte à démontrer leur volonté de rupture réelle en abrogeant cet arrêté qu’il considère comme un vestige d’une époque révolue. « On ne peut pas célébrer le 23 juin tout en maintenant les instruments de sa répression », souligne le communiqué.

Crédit photo : Page frapp

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AFRIQUE

SÉNÉGAL – Barthélémy Dias trace sa route, Khalifa perd son lieutenant : un nouveau paysage pour l’opposition

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Qui aurait imaginé que Khalifa Sall et Barthélémy Dias se sépareraient si tôt ? Mais il faut se rendre à l’évidence : rien n’est impossible en politique. Aujourd’hui que la rupture est actée, l’appareil de Taxawu Sénégal est carrément enrayé, les activités de l’entité politique sont bloquées.

Taxawu Sénégal est stoppé dans son élan ! L’entité politique vit douloureusement les conséquences de la rupture entre le leader Khalifa Sall et son ex-dauphin Barthélémy Dias. Tout au moins, le divorce entre les deux hommes a enrayé la machine de remobilisation du mouvement fondé en 2014.

Au lendemain des défaites aux élections présidentielle et législatives de 2024, les leaders de Taxawu Sénégal, loin d’abdiquer, s’étaient résolus à remettre le train sur les rails. Ainsi, il avait été lancé une grande opération d’animation et de remobilisation de leur appareil à la base. Pour ce faire, des comités ad hoc, composés de 15 membres chacun, avaient été créés dans les différentes communes afin que ces derniers s’activent dans les quartiers pour continuer de susciter l’espoir et préparer les troupes aux prochaines échéances.

Tout était mis sur pied pour que l’animation et la remobilisation soient réussies

Il a suffi que Barthélémy Dias acte son départ du mouvement pour bloquer tout le processus. Naturellement, le travail dans ces différents comités n’a pas évolué parce que, tout simplement, pro-Barth et pro-Khalifa ne pouvaient plus continuer de collaborer dans ces structures. À en croire d’ailleurs un membre de Taxawu Sénégal joint par L’As, ces comités n’ont plus leur raison d’être vu que les pro-Barth, qui y étaient nombreux, ont quitté le bateau.

Toujours selon les informations de L’As, il y a de nombreux cadres au sein de Taxawu Sénégal qui n’ont pas encore décidé de quel bord ils vont se situer. Ils cogitent entre rester avec Khalifa et son Taxawu Sénégal ou rejoindre Barth dans son projet « Sénégal Bi Nu Bokk ». Barth, qui prônait l’alternance générationnelle au sein de Taxawu Sénégal, a en tout cas réussi à embarquer de nombreux jeunes avec lui. Il a également le soutien des femmes de Taxawu Sénégal qui l’ont massivement rejoint.

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Aujourd’hui, le boulevard lui est ouvert. On se demande cependant s’il a l’étoffe nécessaire pour porter l’opposition radicale. Quant à Khalifa Sall, il perd un lieutenant téméraire qui comblait certains de ses manquements : docilité, manque de réactivité, défaut de hargne et d’occupation du terrain lors des luttes politiques.

Quoi qu’il en soit, PASTEF est le grand gagnant de cette brouille. Parce qu’il aura désormais affaire à un Taxawu Sénégal moins fort et, par conséquent, moins dangereux politiquement. D’un autre côté, il aura un Barthélémy Dias plus concentré à construire un appareil solide et à préparer stratégiquement les prochaines échéances électorales qu’à engager toutes ses forces dans des luttes politiques sans lendemain.

Source : senenews

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