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AFRIQUE DE L’OUEST

GUINÉE – Moussa Dadis Camara sur le banc des accusés

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Ce mercredi 28 septembre 2022, onze responsables militaires et politiques guinéens, dont l’ex putschiste Moussa Dadis Camara, sont jugés à Conakry pour un massacre commis le 28 septembre 2009 devant le tribunal de Conakry. De fait, ce procès représente une grande satisfaction pour les victimes et parents des victimes qui peuvent enfin pousser un soupir de soulagement.

Pas de prescription pour les crimes de sang. Moussa Dadis Camara, l’ancien chef de la junte militaire guinéenne a été arrêté ce mardi 27 septembre 2022. Il n’est pas le seul. Avec lui, 10 autres coaccusés – militaires et responsables politiques à l’époque. Tous, arrêtés et écroués à la Maison Centrale de Conakry, ils vont comparaître devant un juge, à Conakry, ce mercredi 28 septembre 2022.

Cela fait 13 ans, jour pour jour (28 septembre 200 / 28 septembre 2022) que des militaires, des politiciens et des miliciens ont ouvert le feu sur des manifestants lors d’un rassemblement de l’opposition au stade de Conakry. Bilan : 157 morts et 109 femmes violées, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. La communauté civile estime que les chiffres sont bien au-delà. Cette manifestation pacifique, réprimée dans le sang, avait pour objectif de dissuader l’ex chef de la junte de se présenter à la présidentielle de 2010. Selon les témoignages, les manifestants auraient été éviscérés au couteau, battus à la machette, d’autres sont morts piétinés par la foule, paniquée, qui subissait des tirs. Il est à rappeler que Moussa Dadis Camara avait pris le pouvoir lors d’un coup d’État militaire en 2008. Ça ne va pas durer. Moins d’un an, renversement de situation.

Victime d’une tentative d’assassinat par son aide de camp et chef de la garde républicaine, Aboubacar Sidiki Diakité, alias Toumba, le 3 décembre 2009 au camp militaire Koundara, Dadis survit miraculeusement, atteint de deux balles : une dans la tête et l’autre dans au cou. La tête de son aide de camp est mise à prix. Il sera arrêté à Dakar le 16 décembre de la même année. Après son hospitalisation au Maroc, Dadis Camara regagne le Burkina Faso où il vivait depuis lors en exil. Aussitôt rentré de son exil pour prendre part à son procès que la commission internationale lui a imputé une « responsabilité criminelle personnelle et une responsabilité de commandement », il est arrêté et déféré à la prison centrale au grand désarroi de son avocat Me Salifou Béavogui, qui devant des journalistes devant le tribunal a exprimé son mécontentement : ils ont embarqué « nos six clients à la maison centrale (prison) où ils seront semble-t-il retenus jusqu’à la fin de la procédure ». Selon lui :  » très malheureusement, le procès commence par la violation des droits de la défense. » Cela pourrait démontrer que les jeux sont déjà faits. Il est à noter que Dadis Camara et son aide de camp se rejettent les accusations de ce massacre, comme une patate chaude. Les charges retenues contre eux sont lourdes. On parle de crime contre l’humanité.

Après plus d’une dizaine d’années d’attente, les centaines de victimes et proches, constitués en parties civiles ne pouvaient pas espérer mieux. Avec le temps, ils voyaient leurs espoirs s’amoindrir comme peau de chagrin. Avec ce procès, la commission internationale espère que les hésitations du pouvoir et l’impunité érigée en « institution », surtout des forces de sécurité devenues quasiment intouchables, les choses vont changer dans le bon sens. Une seule crainte : que ce procès ne soit pas un effet d’annonce qui va encore blesser les victimes, parents et proches du massacre du 28 septembre 2009. 

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AFRIQUE DE L’OUEST

CÔTE D’IVOIRE – Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam lancent un front commun pour la démocratie

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À Abidjan, ce 19 juin 2025, un événement politique majeur s’est joué sous les yeux des journalistes réunis pour une conférence de presse initialement prévue pour présenter le mouvement citoyen « Trop, c’est trop », lancé le 26 mai dernier par Laurent Gbagbo. La rencontre a rapidement pris une dimension bien plus politique avec l’annonce d’un front commun entre le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) de Tidjane Thiam et le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo.

« Je suis heureux que nous soyons réunis pour cette double cérémonie », a déclaré Gbagbo. « Nous avons signé un accord entre le PDCI et le PPA-CI, car il y a des valeurs communes que nous devons défendre. » Parmi ces valeurs, la lutte pour une démocratie véritable et inclusive, loin des exclusions électorales qui marquent l’actualité ivoirienne.

L’ex-président a dénoncé vigoureusement l’éviction de plusieurs figures majeures du jeu politique, dont lui-même, Tidjane Thiam, Guillaume Soro et Charles Blé Goudé. « Vous êtes au pouvoir et vous décidez que tous vos adversaires ne seront pas candidats ? C’est quoi ça ? Ce n’est plus une démocratie », a-t-il lancé, appelant à résister à ce qu’il considère comme une dérive autoritaire.

Pour Laurent Gbagbo, l’exclusion actuelle s’apparente à un retour masqué au parti unique, contre lequel il affirme s’être battu dès les débuts du multipartisme en Côte d’Ivoire. Il s’en est également pris aux politiques sociales du gouvernement, qu’il juge déconnectées de la réalité : « Il n’y aurait que 2 000 familles pauvres dans ce pays ? Qu’ils aillent dans les villages voir la misère ! »

Enfin, l’ancien chef d’État a condamné les velléités d’un quatrième mandat présidentiel, affirmant ne pas abandonner le combat contre ce qu’il qualifie d’abus du pouvoir. Il a conclu en rendant un vibrant hommage à feu Henri Konan Bédié, saluant son courage et ses prises de position face aux dérives démocratiques.

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AFRIQUE DE L’OUEST

SÉNÉGAL – Face au conflit Iran-Israël, Dakar reste mobilisé pour ses ressortissants

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Alors que le conflit entre l’Iran et Israël entre dans sa première semaine ce mercredi 18 juin 2025, les tensions ne faiblissent pas. Des échanges de tirs persistants ont déjà fait plusieurs victimes dans les deux camps, provoquant une inquiétude croissante parmi les communautés étrangères résidant dans la zone.

Face à cette situation, le Sénégal a pris des mesures pour assurer la sécurité de ses ressortissants présents dans les deux pays. Ce mardi, Amadou Chérif Diouf, secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur, a annoncé la mise en place d’un dispositif de veille et d’assistance, avec la possibilité d’un plan d’évacuation si la situation venait à se détériorer davantage.

« Toutes les dispositions sont en cours pour faciliter le retour de nos compatriotes qui souhaitent quitter ces pays », a-t-il déclaré lors d’un point de presse. Toutefois, les détails opérationnels restent confidentiels, en raison de considérations diplomatiques sensibles.

À ce jour, aucun Sénégalais n’a été signalé comme victime ou blessé, selon les autorités. Le gouvernement sénégalais suit de près l’évolution de la situation via ses missions diplomatiques sur place, notamment à Téhéran et Tel-Aviv.

« Nous avons la chance de disposer d’ambassades actives et engagées sur le terrain », a souligné Amadou Chérif Diouf, insistant sur le lien constant avec les chancelleries concernées et l’engagement total de l’État dans la protection de ses citoyens.

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AFRIQUE

MALI – Un mandat de cinq ans sans élection pour le général Assimi Goïta

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Le conseil des ministres du Mali a adopté mercredi 11 juin 2025 un projet de loi accordant sans élection un mandat de cinq ans renouvelable au général Assimi Goïta, chef de la junte au pouvoir.

Cette mesure doit renforcer son contrôle sur la présidence du pays, alors que M. Goïta s’était engagé à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024.

Le projet de loi prévoit d’accorder « au chef de l’Etat un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025« , a annoncé dans un communiqué le conseil des ministres, qui se réunit chaque semaine et est dirigé par le président.

Le texte doit ensuite être examiné par le Conseil national de transition, l’organe législatif établi par la junte après sa prise de pouvoir lors de coups d’Etat en 2020 et 2021.

Plus tôt cette année, une concertation nationale organisée par la junte a recommandé d’attribuer à M. Goïta un mandat renouvelable de cinq ans à la présidence, sans vote, de quoi le maintenir au pouvoir au moins jusqu’en 2030.

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La concertation, boycottée par la plupart des formations politiques du pays, avait préconisé de « suspendre toutes les questions électorales » jusqu’à la « pacification » du pays.

La même assemblée a aussi recommandé la dissolution des partis politiques, une mesure qui a été mise en œuvre par le gouvernement militaire.

Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI), ainsi qu’aux violences de groupes communautaires et crapuleux.

Depuis une dizaine de jours, des positions militaires du pays ont été visées par des attaques. L’une d’entre elles a fait au moins 30 morts dans un des principaux camps de l’armée, celui de Boulkessi, dans le centre du Mali, selon des sources sécuritaires et un élu local.

Source : dakaractu

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Crédit photo : Présidence de la République du Mali

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