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CULTURE

[MUSIC-IN] – Avec “Saba’s Journey”, le bassiste sénégalais Alune Wade marche sur les traces de la reine de “Saba”

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Alors que je tuais le temps en signant des pétitions en ligne pour éviter que le monde soit moins triste, mon téléphone sonne : c’est la rédaction. Elle me propose de me pencher sur un musicien sénégalais du nom d’Alune Wade.

Jusqu’à quelques jours encore, je ne savais que dalle de cet artiste au patronyme présidentiel. Et les premières impressions qui me viennent à l’esprit — au sujet de son nom de scène Alune Wade — m’ont fait penser à l’anagramme de l’aulne, cette plante d’ornement très prisée dans la fabrication de guitare haut de gamme pour ses caractéristiques acoustiques. Ça tombe bien, le mec est bassiste. Il paraît même que c’est un virtuose, en la matière. En épluchant sa discographie, je m’attendais à trouver des trucs suspects qui me donnerait l’occasion de le caresser à rebrousse-poil, de le saturer de mon fiel. À ma grande surprise, je constate que le mec est clean. Au contraire, il a une carrière de la taille de l’Himalaya. À 44 seulement.

Entendons-nous, je ne dis pas de lui que c’est un Mozart. Mais, comme ce dernier, il est entré très tôt dans la musique. Une porte entrebâillée par son père, ancien chef d’orchestre de l’armée sénégalaise, lui permet de découvrir l’extraordinaire monde musical. La guitare basse l’attire, l’électrise. C’est très vite qu’il s’impose, malgré son jeune âge, aux côtés d’artistes accomplis. Fort de ces expériences, il sort son premier album « Mbolo », 2006 : il a 28 ans. Après le piano et la guitare, Alune découvre la basse qui devient son instrument de prédilection. En 2011, il enregistre “Ayo Nene”, son second album solo. Les albums se succèdent ; 2015 : Havana-Paris-Dakar, avec le pianiste cubain Harold Lopez-Nussa, 2015 ; African Fast Food, 2018. Le jeune artiste gagne en maturité, en profondeur et en dimension. Ce n’est pas suffisant. Il va aller s’abreuver à la source d’une icône du jazz, Marcus Miller.

Alune Wade, une virtuose de la guitare basse…
Alune Wade est une virtuose de la guitare basse du continent africain et notamment du Sénégal son pays d’origine. Un musicien hors pair qui ne frappe pas les cordes, mais qui les caresse ; ses doigts trouvent les lignes, comme le prosateur trouve le rythme mélodique d’une phrase. Il a écumé les plus grandes scènes du monde, mais celles qui l’ont marqués sont : ‘‘Oran, Tunis, Maroc, Ethiopie : ce sont des villes qui ont une place assez conséquente dans ma carrière musicale depuis que j’ai croisé des musiciens marocains comme Aziz.’’ lâche-t-il à notre micro. Il insiste particulièrement sur le voyage presque initiatique qu’il a dû faire ‘‘pour la création’’ de son album : ‘‘J’ai enregistré d’abord à Tunis’’, ‘‘après j’ai fait aussi des prises à Paris, des prises à New York et à Dakar aussi et voilà c’est ce qui donne dans c’est ce qui est vraiment l’histoire de cet album qui est tout le temps.’’ Auparavant, il a collaboré, dans l’ombre, avec des artistes de renommées internationales, comme Paco Séry, Salif Keita, Youssou Ndour, Ismaël Lô. N’étant pas de réputations flambardes, il est assez méconnu du grand public. Mais son titre Saba’s Journey extrait de son nouvel album Sultan, qui « va paraître en digital le 6 mai et en physique le 20 mai 2022 » fera date, nous dit-il lors d’une interview. Sultan « est le bilan des dix dernières années de ma carrière et c’est pourquoi on y sent des andalouses, ethio-jazz, de maghreb ».

Alune Wade @Page Facebook Alune Wade

“Saba’s Journey” : un voyage nitroglycérine aux rythmes africains
“Saba’s Journey”! « Ce single fait partie des 12 morceaux qui figurent sur mon prochain album “Sultan” », lâche-t-il en parlant de son nouvel album “Sultan”, le visage illuminé. Je sais que mes goûts musicaux sont souvent à chier — comme la plupart des choses dont je raffole. Mais, je possède un plus : quelque chose qui manque à beaucoup ; l’oreille musicale. Au début, c’est avec la stupidité hagarde d’un idiot — au sens dostoïevskien du mot — que j’ai écouté une première fois cette musique instrumentale. Et très vite, au fil des reprises, j’ai commencé à percuter : à saisir les notes, les nuances, l’histoire que raconte l’artiste dans ses créations. Je ne suis pas un grand connaisseur en musique mais je sais reconnaître une pépite musicale et cette chanson qui retrace le voyage de reine de “Saba” fera date dans les annales de l’art. « Cette chanson parle un peu – parce qu’on ne saurait tout dire dans un single de 5.28 – de l’histoire de la reine de Saba quand elle quitta l’Éthiopie pour aller vers Israël, la terre promise », dit-il. Du paysage désertique entrevu par une fenêtre de l’histoire, une femme ouvre la marche. Derrière elle, un groupe d’hommes, de femmes et de chameaux marche aux sons de la contrebasse et du piano.

Saba’s Journey” pourrait être considéré comme une chanson de départ. Dans ce single, Alune Wade invite à un voyage au cœur de la civilisation égyptienne, aux sources du rythme avec à sa tête une femme. Chose peu courante dans une société antique. Dans cette musique joyeuse teintée d’un brin futuriste, le bassiste de jazz Alune Wade marche sur les traces de nos ancêtres égyptiens. Architecte d’une histoire tourmentée, Alune construit la vaste histoire de la reine de “Saba” avec des matériaux musicaux et rythmiques solides.

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SÉNÉGAL – “Éternelle”, somptueux chant d’amour inclusif de Jahman X-Press

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Jahman opère un virage acoustique avec “Éternelle”, une musique qui mêle agréablement amour et inclusion, tout en harmonie. Le clip, disponible sur YouTube, fait déjà un carton. Pleine de poésie, cette chanson parle à toutes les sensibilités.

Éternelle, plus que des notes d’amour
L’amour est un sujet intemporel, inoxydable. Ce filon musical, surexploité par les artistes, peut parfois lasser les uns et les autres, et puis, bien souvent, on a le sentiment d’entendre des redites continuelles, comme une longue litanie. Chanter l’amour peut paraître facile au premier abord, cependant c’est une entreprise bien risquée. Jahman s’y est essayé. Et, après l’avoir écouté, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’il a réussi. En effet, “Éternelle” réinvente la déclaration sentimentale. Il dit autrement ce que nous avons pris l’habitude d’entendre de sorte que ça nous paraît banal. Ici, il n’est pas seulement question d’un hommage à l’amour romantique, mais d’une ode, une ode à un sentiment intemporel et universel, qui unie fermement toutes les âmes – les unes aux autres. Il faut écouter cette chanson, pas seulement par son originalité. Il y a tout un programme; car dans ces notes, il y a une démarche artistique et sociale audacieuse. Pourquoi ? Ou plus précisément comment ? allez-vous me rétorquer. Jahman, dans cette chanson, intègre la langue des signes dans son clip. En le faisant, il rend, d’une part, un vibrant hommage à la communauté des sourds et muets, mais, par ce geste inclusif, il témoigne de sa volonté de faire de sa musique, de cette musique, un langage universel, un pont entre les cœurs, bien au-delà des barrières physiques ou culturelles. “L’amour, essence même de mon message, n’a pas besoin de mots pour exister”, affirme-t-il. On ne saurait mieux le dire.

Une vision artistique au service de l’humanité
Dans ce nouvel opus “Éternelle” – c’est au féminin –, Jahman parle d’amour. Cependant, il ne tombe jamais dans les clichés. Aussi, depuis le début de sa carrière, il s’est imposé comme un artiste original, une figure engagée, un défenseur de la liberté d’expression et des valeurs humaines. Avec “Éternelle”, déjà disponible sur les plateformes de téléchargement, l’artiste vient de franchir un cap, en ajoutant les minorités dans son combat. Dans ce texte, principalement en wolof, l’artiste emprunte les sentiers de l’inclusivité, et par ricochet de l’intégration sociale et de la richesse des différences. Dans ce clip, l’amour se conjugue en gestes, en regards et en émotions. Un beau triptyque. Pas vraiment besoin de phrasé pour comprendre, à la base, le message ; car, les signes se suffisent à eux-mêmes. Ce choix artistique démontre la capacité de Jahman à faire de son rap un outil d’éducation, de sensibilisation et de transformation sociale.

Jahman, figure incontestable du hip-hop sénégalais
À un moment donné de sa carrière musicale, tout artiste ressent un besoin d’explorer de nouvelles possibilités, de nouvelles choses, de nouvelles sonorités. Pour certains, il s’agit de revenir aux sources, aux racines de ses inspirations de départs. Par contre, pour d’autres, c’est un besoin inexpliqué de célébrer l’amour, gage d’une société harmonieuse et épanouie. Jahman choisit de s’inscrire dans le second volet : chanter l’amour pour tout le monde dans un langage imprégné d’une certaine universalité : la langue des signes. Ce chant en wolof traduit la volonté de l’artiste de ne pas se départir de ses racines, d’ancrer sa musique dans les réalités locales et de la rendre accessible à toutes les couches sociales. Jahman, c’est une voix, qui, comme une racine solide, s’enfonce dans les entrailles de cette terre nourricière qui est la terre africaine. C’est de cette sève-là que se nourrit ses chansons. Avec son flow unique et son timbre de voix si caractéristique, il allie dans “Éternelle” un message fort qui parle à toutes les couches sociales. C’est presque une nouveauté dans la musique sénégalaise. En faisant cela, il peut conquérir un public diversifié, aussi bien au Sénégal que dans la diaspora. “Éternelle” s’inscrit dans cette trajectoire, mais avec une touche particulièrement universelle, destinée à toucher toutes les sensibilités.

Éternelle, une chanson pour la postérité
Dans un univers musical souvent marqué par des thèmes répétitifs et des messages parfois superficiels, Jahman détonne avec ce nouveau single “Éternelle”. Cette chanson est partie pour s’inscrire durablement dans les consciences. “Éternelle”, plus qu’une simple chanson, est une leçon d’humanité, un appel vibrant à l’unité et à l’amour inconditionnel. Jahman, sans jamais se départir des thèmes qui lui sont chers, nous rappelle que l’art peut être un outil puissant pour construire des ponts et abattre les murs. Éternelle est une musique qui nous invite à dépasser les apparences et à embrasser ce qui nous relie tous : le cœur.

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CONGO – Aly Moulady, précurseur de l’afro-urban congolais, signe son grand retour

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Le Congo, c’est la terre du Ndombolo, du Bachengué, mais surtout de la rumba. Aly Moulady est celui qui a donné une nouvelle tournure à la musique congolaise. Avec ce qui deviendra la “Rumba RnB”, Moulady a creusé une brèche dans le terreau de la musique congolaise. Aujourd’hui encore, ce sont des milliers de jeunes artistes qui continuent de sortir de ce creuset.

Aly Moulady, le maître de l’afro-urbain is back
C’est en 1996 que Aly Moulady débarque dans le paysage musical congolais. Et, depuis lors, il continue de le marquer de son empreinte. Encore jeune étudiant à Ivry-sur-Seine, il débarque avec un album “Sérénade” de 10 titres qui va chambouler les normes de Rumba admises jusque-là. Dans cet opus intemporel mêlant rumba, RnB, rap et toast jamaïcain, il révolutionne la scène musicale en créant la “Rumba RnB” un style unique et visionnaire.

Une immense discographie
Avec des titres emblématiques comme « Pona Yo Mama », « À tous les potes du monde » ou encore « Bilelo », l’album “Sérénade” reste encore aujourd’hui dans les bars au Congo-Brazzaville. Cet album, une nappe sonore, lui vaudra une certaine plusieurs distinctions, notamment le titre de “Révélation musicale de l’année” en 1997, le “Tam Tam d’Or” du meilleur artiste en 2009, et un “Prix d’honneur” en 2012 saluant l’ensemble de sa carrière artistique. Fort de cette riche discographie “Sérénade” (1996), “Eldorado (2002)”, “Bouge !” (2005) et “Maxi Bonheur”, (2010), Aly Moulady compte de nombreux singles comme « Petit Cœur » (2021), « Mama » (2022) et « Motema » (2023). Loin de dormir, il est revenu avec le single “Éphéméride”, prélude à son nouvel album intitulé “Sur mesure”, prévu pour 2025. Comme il ne fait jamais rien dans la dentelle, nous sommes certains que cet album sera du lourd.

Aly Moulady

Moulady, un artiste au grand cœur
En 2010, Aly Moulady crée Villa 203, un label et espace artistique situé à Pointe-Noire. En partenariat avec la chanteuse Elsa Fila, il accompagne de jeunes talents dans divers domaines artistiques tels que la musique, la danse, la peinture et la poésie. Grâce à leur studio d’enregistrement, ces artistes bénéficient de productions selon les standards internationaux. Ses actions sur la scène musicale contribuent à renforcer l’excellence artistique congolaise à travers le monde. Aly Moulady a bourlingué aux quatre coins du monde. De Poitiers à Gant, en passant par Northampton et Marburg, il a captivé les foules avec des performances mémorables, comme lors des festivals Confort Moderne (2004) et Les Expressifs (2005). Il partage un lien extrêmement fort et profond avec son public à chacune de ses tournées.

Pionnier de l’afro-urban congolais
Aly Moulady, en revenant avec “Sur Mesure”, n’a qu’une idée : reconquérir la place qu’il a laissée vacante ; reconquérir sa place auprès de son public. Fidèle à sa marque de fabrique, ce nouvel album promet d’investir la scène musicale pour plusieurs années. Aly Moulady, pionnier de l’afro-urbain, est de retour pour faire briller de son talent la scène congolaise et au-delà.

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RD CONGO – Tatiana Kruz : L’Étoile Montante de la Musique Congolaise

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Tatiana Kruz, née le 10 juin 1995 à Kinshasa, s’affirme aujourd’hui comme une figure emblématique de la scène musicale congolaise. Depuis son plus jeune âge, elle est bercée par la musique, une passion qui l’accompagne tout au long de sa jeunesse passée à Lubumbashi. En 2009, elle retourne à Kinshasa avec une ambition claire : se consacrer entièrement à la musique, et plus particulièrement à la rumba congolaise, un genre qui fait partie intégrante de l’identité culturelle du pays.

Dès ses débuts, Tatiana Kruz se distingue par des collaborations avec des artistes de renom tels que Fally Ipupa, Karmapa et Tshala Muana. Ces collaborations lui permettent de se faire rapidement un nom sur la scène musicale congolaise et de s’imposer comme une artiste incontournable.

Tatiana Kruz

En 2016, Tatiana franchit une nouvelle étape dans sa carrière en sortant son premier album, « Target ». Ce projet, qui rencontre un succès immédiat, est le point de départ d’une série de singles qui confortent sa notoriété et séduisent un public de plus en plus large.
La consécration arrive en 2018 lorsqu’elle est désignée révélation de l’année en République démocratique du Congo. Son interprétation émotive de « Salela Nga Bikamwa », un hommage à la regrettée chanteuse gospel Marie Misamu, touche profondément le public et les critiques, renforçant son statut d’artiste à suivre.

Aujourd’hui, avec un style unique qui mêle tradition et modernité, Tatiana Kruz aspire à élargir son audience. Son nouvel EP « Piñata », principalement francophone, témoigne de cette volonté d’expansion. Avec ce projet, elle espère conquérir de nouveaux horizons tout en restant fidèle à ses racines musicales congolaises.

En somme, Tatiana Kruz incarne une nouvelle génération d’artistes congolais, passionnés et audacieux, qui portent haut les couleurs de leur culture tout en s’ouvrant à des influences internationales. Sa carrière en pleine ascension laisse présager un avenir prometteur sur la scène musicale mondiale.

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