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IMMIGRATION

PRIX UNESCO : Monsieur Abdou Diouf, combien de sénégalais sont morts en méditerranée ?

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Les prix labellisés UNESCO souffrent d’un manque de notoriété évident en comparaison avec les prix Nobel. Pourtant, ils ont en commun la recherche de la paix et la valorisation de l’humanité.

Les prix UNESCO, assez intimistes et avec une portée internationale très réduite, ont le défaut d’être plus récents, d’être rattachés à des personnalités politiques et financés exclusivement par un État. Ces prix sont aussi victimes de l’absence de visibilité de l’agence onusienne qui les promeut.

Le 27 juin 2017, le Prix Félix Houphouët-Bobigny a été décerné à l’ancienne maire de la ville de Lampedusa et à l’ONG SOS Méditerranée, pour leurs actions en faveur de l’assistance et de l’accueil aux réfugiés et aux migrants. Au regard de l’actualité récente avec plus de 5.000 décès de migrants en mer méditerranée sur la seule année 2016, ce prix était une bonne occasion d’apporter un nouvel éclairage à ce drame humain.

Mais quelle couverture médiatique ! Quasi inexistante ! Tapez dans le moteur de recherche Google : « Prix Houphouët-Bobigny 2017 ». Quelques références par-ci par-là. Bien entendu, c’est la presse en ligne ivoirienne qui arrive largement en tête pour informer de la présence du Président Ouattara à Paris et car la Côte d’ivoire est intrinsèquement liée à ce prix. Ensuite vient la France avec RFI. Mon attention s’est surtout portée sur le portail du Ministère des Affaires Étrangères. Jean-Yves Le Drian, présent à la cérémonie du prix unescosien, a fait deux pierres d’un coup. Il s’est converti en VRP de la candidate française à la prochaine élection du directeur général de l’UNESCO !

« Le 27 juin, il y avait donc une certaine indécence qui régnait à l’UNESCO. Finalement, on récompensait les sociétés civiles occidentales qui se substituent aux États africains dans leur devoir de garantir l’intégrité physique de leurs compatriotes. »

En 2010, ICAEP avait été présent au prix Houphouët-Bobigny remis pour la toute première fois à une ONG, l’association argentine des Grands-mères de la place de Mai. Nous nous réjouissons que, une fois n’est pas coutume, une ONG est de nouveau lauréate de ce prix. Mais je m’interroge plus globalement sur la pertinence d’un tel prix.

Au-delà du fait que les lauréats sont en grande majorité issus du monde politique ! Là, en la présence du parrain éternel du prix Abdou Diouf et de son « protecteur » Henri Konan Bédié, deux hautes personnalités politiques africaines, il était question des migrants. Plus exactement d’Africains subsahariens qui fuient leur continent à cause de l’absence d’emplois décents promis à chaque élection présidentielle.

Le 27 juin, il y avait donc une certaine indécence qui régnait à l’UNESCO. Finalement, on récompensait les sociétés civiles occidentales qui se substituent aux États africains dans leur devoir de garantir l’intégrité physique de leurs compatriotes. Monsieur Abdou Diouf, combien de sénégalais ont péri en mer méditerranée ? Les vrais lauréats, ce 27 juin 2017, n’étaient nullement ces hommes en costume cravate mais ces anonymes morts en mer méditerranée dans l’indifférence et l’inaction des États africains. Pourquoi les Etats africains n’ont pas leur propre flotte en méditerranée pour secourir leurs frères?

Cet événement cynique, qui s’est déroulé à l’Unesco, montre, si besoin est, de la nécessité de rééquilibrer la place des acteurs de l’Unesco en faveur de la société civile. Il faut réformer les prix Unesco pour ne plus assister à ce type de mélange de genre. Et pour leur donner une vraie consistance !

Par Emmanuel Desfourneaux : actuellement Directeur général ICAEP (Institut de la Culture Afro-européenne à Paris) et Fondateur de cette Ong partenaire officiel de l’Unesco.

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SÉNÉGAL – 97 migrants interceptés à saint-Louis par la marine nationale

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La Marine nationale a arraisonné jeudi 24 Août 2024 une pirogue de clandestins au large des côtes saint-louisiennes. La pirogue avait à son bord 97 migrants dont 83 Sénégalais (trois femmes et deux mineurs). Les 14 autres sont des étrangers (12 Gambiens et 02 Maliens), rapporte le journal Les Échos.

D’après les informations du journal, ils ont été acheminés par la marine jeudi, à bord du patrouilleur en mer « le Fouladou » à l’Arsenal de la Marine nationale au Port autonome de Dakar. A leur débarquement, ils ont été reçus par le commandant de la base navale de la Marine nationale.

Il faut préciser que « dès l’annonce par la marine de l’interception de cette pirogue, le procureur de la République a ouvert une enquête pour connaître les tenants et aboutissants. L’enquête est confiée à la Direction nationale de lutte contre le trafic de migrants ( DNLT) de la Direction de la Police de l’air et des frontières », ajoute le journal

« Interrogés d’emblée sur leurs lieux d’embarquement, ils ont répondu que la pirogue a pris départ le 21 août dernier à Kayar. Ils ont été interceptés à 250 km au large des côtes de Saint-Louis par la marine nationale dans la nuit du 21 au 22 août dernier », expliquent nos confrères

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AFRIQUE – Le trafic de migrants rapporte 59 milliards F CFA aux passeurs par an

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Les flux financiers illicites (FFI) issus du trafic de migrants en partance d’Afrique de l’Ouest vers l’Europe sont estimés à plus de 100 millions de dollars par an, soit 59 250 000 000 francs CFA, selon un rapport publié par l’Institut d’études de sécurité (ISS), ce vendredi 28 juillet 2023.

« Les estimations modérées des passages de clandestins d’Afrique de l’Ouest en direction de l’Europe dépassent à elles seules les 100 millions de dollars’’, informe l’étude intitulée « Flux financiers illicites issus du trafic de migrants : Tendances et réponses en Afrique de l’Ouest ».

‘’En 2020, les données sur la migration ont révélé une augmentation des traversées de migrants du Sénégal vers les îles Canaries d’environ 1 000 % par rapport à la période 2011-2019’’, note le rapport.

S’agissant du Sénégal, la voie maritime est la plus prisée par les passeurs, soulignent les auteurs du rapport. ‘’Les passeurs utilisent les voies maritimes du Sénégal aux îles Canaries espagnoles comme porte d’entrée vers l’Europe à cause des restrictions croissantes sur la route méditerranéenne’’, renseigne document.

Selon les auteurs de ce rapport, des villes côtières comme Saint Louis et Mbour sont les principaux points de départ vers les îles Canaries ‘’de migrants en situation irrégulière [qui] quittent aussi certains villages de pêcheurs, tels que Joal, Thiaroye et Soumbedioune ».
Ils notent également la présence de candidats à la migration irrégulière, originaires d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, à qui les passeurs ‘’exigent généralement d’être intégralement payés à l’avance (…) entre 400 à 600 dollars.’’

Toutefois, indique le rapport, ‘’en 2023, l’utilisation des routes maritimes semble avoir diminué, ce qui laisse entendre que les restrictions liées à la Covid-19 concernant les frontières terrestres ont joué un rôle dans l’utilisation accrue des routes maritimes entre 2020 et 2022.’’

A l’échelle mondiale, le trafic de migrants rapporte aux passeurs plus de 10 milliards de dollars par an, soit 5 925 000 000 000 de francs CFA, d’après les estimations du rappor

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SÉNÉGAL – Au moins 14 morts dans le chavirement d’une pirogue au large d’Ouakam

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Au moins 14 corps sans vie ont été retrouvés après qu’une pirogue a chaviré dans la nuit de dimanche à lundi 24 juillet 2023 au large de Dakar, au Sénégal, ont indiqué Samba Kandji, maire adjoint du quartier d’Ouakam et une source de la gendarmerie.

« Ce sont des migrants à priori », a déclaré M. Kandji. Gendarmes et pompiers sont sur la plage d’Ouakam, un quartier de la capitale sénégalaise, et continuent lundi matin les opérations de secours à la recherche d’autres corps.

« La marine a obligé l’embarcation à accoster et des gens se sont enfuis. On m’avait dit 14 (morts) mais après il y a eu deux corps sortis. On peut présumer qu’il y 16 » morts, a précisé quelques minutes plus tard M. Kandji.

Une embarcation en bois, à bord de laquelle se trouvaient les migrants selon plusieurs témoins sur la plage, flotte sur l’eau, près de la berge.

Un pompier a assuré sous couvert de l’anonymat que les opérations de recherches avaient commencé à 01H00.

La route migratoire des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe dans l’océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d’activités au départ des côtes du nord-ouest de l’Afrique.

Plusieurs drames ont été recensés ces deux dernières semaines. Au moins treize migrants des environs de Dakar sont morts dans le naufrage de leur embarcation il y a environ une semaine au large du Maroc. Un autre bateau a chaviré à Saint-Louis, dans le nord du Sénégal, faisant au moins quatorze morts.

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