Home ARMÉE SÉNÉGAL : L’armée annonce avoir repris quatre bases rebelles en Casamance

SÉNÉGAL : L’armée annonce avoir repris quatre bases rebelles en Casamance

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Les bombardements ont été intenses ces derniers jours sur la partie sud du Sénégal. L’armée sénégalaise mène depuis le 25 janvier une offensive contre les forces rebelles de la Casamance. Acculés et sur le point d’être démantelés, les rebelles de Diakagny, à travers un communiqué de leur chef, Fatouma Coly, avaient appelé, dimanche, au cessez-le-feu et invité l’Etat à des négociations.

L’armée sénégalaise a annoncé mardi que les quatre dernières bases historiques des rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), situées sur le « front sud », à la frontière avec la Guinée-Bissau, ont été intégralement reprises après plus de dix jours d’intervention. « Les premières bases historiques du MFDC ont été neutralisées et reprises par l’armée », a déclaré mardi 9 février, face à la presse, le colonel Souleymane Kandé, commandant de la zone militaire numéro 5.

Il s’agit des bases de Bamoune-Bilass, Boussoloum, Badiong et Sikoune. Une déclaration faite en marge d’une visite des lieux où ont eu lieu les opérations, en compagnie de journalistes pour leur faire constater de visu cette victoire importante dans le processus de rétablissement de la paix en Casamance. En effet, le commandement de la zone militaire numéro 5 a déclenché le 25 janvier dernier une opération d’envergure visant à déloger des bandes armées des zones qu’elles occupent. Il s’agit, à travers ces opérations militaires, de créer les conditions favorables à un retour de populations déplacées dans leurs villages abandonnées depuis une trentaine d’années.

Un important détachement de l’armée composé du troisième bataillon des commandos de Thiès (ouest), du troisième bataillon d’infanterie de Kaolack (centre), d’un détachement du Génie militaire de Bargny (ouest), du cinquième bataillon d’infanterie de Ziguinchor (sud) et d’un bataillon de parachutistes opère dans la zone depuis plus de dix jours.

Le colonel Kandé a assuré que la zone est maintenant sécurisée et invité les populations qui ont fui la zone à regagner leur terroir. « Le processus est irréversible. L’Etat va bientôt procéder à la mise en place des ouvrages socioéconomiques de base comme les écoles, les postes de santé, les forages. Les ONG de développement et les projets publics comme le PUMA, le PUDC et autres vont aussi intervenir rapidement », a-t-il ajouté.

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Depuis le 25 janvier 2021, la zone militaire numéro 5 a conduit plusieurs actions cinétiques pour neutraliser les bandes armées qui étaient depuis très longtemps dans ces forêts de blaze et de Bissine. Cette opération est effectivement motivée, selon le colonel Kandé, par le fait que durant ces trois derniers mois, les bandes armées ont mené plusieurs exactions sur les populations.

« Les évènement les plus marquants c’est particulièrement la tuerie de Niadiou avec les deux jeunes disparus en novembre, dont on a retrouvé les restes humains deux mois plus tard. Il y a aussi l’exaction sur les populations qui étaient parties fréquenter la forêt de Toubacouta. Ces deux évènements majeurs ont suffi pour déclencher cette opération », a-t-il expliqué.

A l’en croire, il y avait trois objectifs. D’abord, créer les conditions sécuritaires pour le retour des populations. « Le deuxième objectif, c’est de nous rétablir sur la frontière avec la création de postes militaires sur la frontière avec la République de Guinée  Bissau et pour contrôler tous les points de passage par lesquels transitent tous les trafics illicites et les marchandises frauduleuses. Le troisième objectif c’est de détruire toutes les exploitations industrielles de chanvre indien qui nourrissait l’économie criminelle des bandes armées. Aujourd’hui tous ces objectifs sont atteints », a-t-il annoncé.

Ce n’est pas tout, des postes militaires seront bientôt érigés sur le long de la ligne frontalière avec la Guinée-Bissau à la faveur de la réactualisation récente des accords militaires entre les deux pays. Il a d’ailleurs salué le « grand concours » de l’armée bissau-guinéenne dans les récentes opérations de sécurisation de la zone. Il confirme ainsi les soupçons des rebelles qui menaçaient Bissau de représailles pour avoir ouvert une fenêtre à l’armée sénégalaise.

       

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