Connect with us

ART

SENEGAL : Le photographe Sidy Ba a raflé le premier prix de ”Sunu Nataal” Challenge 2017.

Publie

le

Sidy Ba est natif de la région de Saint-Louis, l’ancienne capitale du Sénégal. Agé de 28 ans, il a grandi à Dakar précisément à Thiaroye. Il est petit-fils du grand animateur radio de l’émission épique “Hiiro Fulladou” dans les années 80/90 : Samba Ba surnommé « Samba Dakar », lui même ancien photographe de talent et propriétaire du studio « Titania Photo ». Très tôt, Sidy Ba est passionné de photographie, il en fait finalement son métier. Il a créé sa marque “Sidy Photographer” en 2011. Il travaille en tant que directeur artistique digital à Voice Africa. Il vient de remporter le premier prix de ”Sunu Nataal Challenge 2017” dans la catégorie Pro. Ze-Africanews est allé à sa rencontre.

Ze-Africanews.com : Parlez-nous de votre parcours ?
Sidy Ba : Après ma licence en multimédia numérique à Sup’info, j’ai évolué dans plusieurs agences de communication en tant que graphiste et photographe, ce qui m’a permis aujourd’hui d’avoir une expérience dans mon domaine et de découvrir d’autres personnes venant d’autres horizons enrichissants.

‘’Ce n’est pas l’appareil qui fait la photo, mais le photographe lui-même.

Depuis quand avez-vous embrassé le métier de la photographie ?
J’ai commencé la photographie en 2010 en tant qu’amateur passionné mais c’est en 2013 que cela est vraiment devenu mon métier.

Et pourquoi la photographie ?
Je n’aurais jamais imaginé un jour devenir photographe. En fait, j’étais plus attiré par les arts numériques. C’est au cours de ma formation que j’ai pris goût à la photographie. Au fil des années, j’ai commencé à réellement aimer ce métier, aidé bien sûr par un professeur qui m’a initié à la matière. Il me donnait des conseils, me faisait part de ses critiques pour m’aider à persévérer. Il me disait toujours que ‘’ce n’est pas l’appareil qui fait la photo, mais le photographe lui-même.” Ce qui m’a d’ailleurs aidé à évoluer rapidement dans ce métier.

Enfants sur une pirogue sur la plage by Sidy Ba.

Votre feu grand-père Samba Ba, ancien animateur de radio, était aussi un excellent photographe, est-ce un certain héritage génétique qu’il vous a transmis ?
Mon grandd-père, je ne dirais seulement de lui qu’il était  un excellent photographe, mais plus encore, c’était un excellent Artiste, un perfectionniste au sens premier du terme, un homme qui savait tout faire par son génie précoce et son intelligence artistique singulier. Il avait son studio du nom de ‘’Titania’’ dont j’ignore toujours la définition et qui accompagnait sa signature. J’ai eu la chance de grandir avec les oeuvres de mon grand-père à la maison, les films qu’il avait réalisés, les décorations qu’il avait faites. Ses oeuvres sont comme un talisman pour moi, un porte bonheur, une source d’inspirations. Je dis souvent qu’il m’a transmis un virus génétique. Je ne m’imaginais pas photographe un jour mais peut être que c’était son souhait profond d’avoir quelqu’un de la famille continuer sa mission d’artiste-photographe. Et vous savez il y a un proverbe Wolof qui dit : “Lou Mame dji done def guissoko si dome yi sentouko si seut yi”, ce qui veut ”Les descendants héritent beaucoup de leurs aïeuls

Petit garçon qui marche by Sidy Ba.

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce métier ?
Ce qui me plait le plus dans la photographie, c’est qu’on a tout le temps l’oeil pour certaines choses, et certains détails. Il est possible de rendre une image moins banale aux yeux des gens, d’en faire une autre interprétation. Et c’est cela qui me fascine dans ce métier.

Parlez-nous de “Sidy Ba Photography” ?
Sidy Ba Photography” n’est pas encore une agence, c’est juste une signature pour l’instant.

Et “Voice Africa”, de quoi s’agit-il ?
“Voice Africa” est une agence de communication dont je suis directeur artistique en digital. Elle est spécialisée dans la publicité en général, elle est aussi très active dans le digital.

Sidy Ba, photographer and graphic artist. 1er price « Sunu Nataal 2017 »

Votre philosophie, c’est “You don’t take a photograph, you make it”, quelle est la différence entre les deux ? Expliquez-nous ?
Je dis souvent que prendre une photo c’est simple, il suffit juste d’appuyer sur le déclencheur, cependant créer une photo, c’est faire une composition d’images, pouvoir attendre le moment idéal pour avoir le cliché inédit.

Vous avez raflé le premier prix de”Sunu Nataal” Challenge 2017, que ressentez-vous avec cette récompense ?
Je suis vraiment très content. C’est vrai que je suis passé à côté du premier prix lors de l’édition passée en 2016 où j’avais terminé en 3ème dans ma catégorie. Cette année j’ai eu la chance de l’emporter, ce qui prouve qu’il ne faut pas abandonner, qu’il faut continuer de travailler dur, de chercher l’inspiration toujours pour prendre les meilleurs clichés.

Photo « Gorée au crépuscule » qui a remporté le prix « Sunu Nataal 2017 » by Sidy Ba.

Votre photo “Gorée au crépuscule” prise lors d’une excursion, vous a permis de recevoir cette récompense, pourquoi Gorée ? Et pourquoi le crépuscule de Gorée ?
Je faisais une petite excursion à Gorée : un endroit que j’aime particulièrement parce que malgré l’histoire assez triste de cette île, on y retrouve aujourd’hui beaucoup de couleurs et beaucoup de vivacité. Pendant toute la durée de mon excursion, je n’ai pas arrêté de prendre des clichés. Au fond de moi je sentais qu’un de ces clichés allait être spéciale.

C’est quoi vos prochains projets ou challenges à relever ?
Actuellement il y’a beaucoup de projets dans ma tête, mais celui qui me tient le plus à coeur est d’organiser une exposition de photos avec mes plus belles oeuvres.

Quelques oeuvres de Sidy Ba

    

Continuer la lecture
Cliquez ici pour commenter

Laisser un commentaire

ART

CÔTE D’IVOIRE – Toutes les nuits du monde : un spectacle qui vaporise les formes traditionnelles de la mise en scène

Publie

le

« Toutes les nuits du monde » a été annoncé sur les réseaux sociaux, tambour battant. Pour tout dire, cela a piqué ma curiosité.  Ce samedi 1 octobre, le spectacle a eu lieu, à dix-neuf heures, à l’Institut français d’Abidjan. Il a produit sur le public venu en grand nombre une impression excellente. Nous avons aimé et applaudi ce tableau vivant, ce spectacle du slameur-poète Placide Konan et du metteur en scène Alain Serge Agnessan.

Dussé-je déverser mon fiel sur ce spectacle, encourageons d’abord les organisateurs. Hormis d’humaines imperfections de détails, le spectacle a été bien monté et artistiquement présenté. Ce n’était pas qu’une pièce de théâtre, c’était mieux : de la musique, de la chorégraphie, du slam, un jeu d’acteurs qui éclate, comme des pétards, à belle hauteur et encore mieux ça racontait une histoire bouleversante. Et quelle histoire !

Lever de rideau. Un jeune homme sanglé comme un clodo apparaît. Débraillé, en désordre et revernir à l’alcool, il avance dans la nuit et commence à s’épancher : il entame un long discours ponctué d’accents puissants. On s’attarde sur son désordre vestimentaire qui fatigue par sa complexité. Il pleut une lumière sur lui. Le reste du décor, vexé, est caché dans la nuit. Il porte sur son front les séquelles d’un amour qui ne viendra plus. Il se nomme Ferdinand. Akissi, son amante, tourne et danse autour de lui, dans le vide. Il ne la voit pas. Il l’appelle, elle l’entend ; mais, il ne peut la voir. Comment combler ce vide soudain entre une morte et un vivant ? Comment joindre, aboucher à la perfection l’au-delà et l’ici ? Comment dissoudre deux noyés de densités différentes ? D’un côté comme de l’autre de la rive, deux êtres s’interpellent, sans jamais s’entendre, vraiment, ni se toucher réellement. L’humain n’est que solitude. Séparé, détaché, disjoint, il ne parvient pas au monde. Le monde, lui non plus, ne lui parvient. Alors que le temps a arrêté de courir sur l’un, il emporte l’autre. Il les entraîne sans jamais les unir, sans rompre l’isolement. Chacun tend la main à un rêve qu’il ne peut atteindre. Trouble du moi, attaque de panique devant son impuissance ; un clinicien pourrait y trouver un nouveau filon pathologique. 

Crédit photo : TROIS B

Placide, la mastodonte n°1 du slam. Un de ces monstres qu’Alain Tailly créa à quelques exemplaires, y joue le rôle de Ferdinand. Il écrit un poème à Akissi, rôle brillamment campé par la danseuse et chanteuse, Marcelle Kabran, sa bien-aimée dont il veut faire revenir à la vie. Ah! Cette Akissi ! Est-elle née un dimanche ou un lundi ? Quelle boule d’énergie ! Son utilisation de l’espace, les expressions de son corps valent des vers. On comprend le tourbillon de feu qui mange son âme. Est-ce dans le but d’éteindre ce feu dévorant qu’il boit autant ? Il projette de coucher sur le papier un poème qui va arracher sa bien-aimée des entrailles de l’au-delà. Vaine quête d’un homme splendidement isolé, comme tous poètes et qui commence le lent et inéluctable naufrage des damnés. Dans un décor sombre où s’entasse un rêve qui lui glisse entre les doigts. La démesure, – et c’est ce qui fait la beauté de ce spectacle -, est telle que Akissi parlant à Ferdinand dans un tête-à-tête n’a même plus conscience en vient souvent à ne pas savoir qu’elle est une âme éthérée, qu’elle est morte. Sa voix résonne comme un prêche dans une maison close. Ferdinand, je crois, se ment à lui-même. Il ne veut pas vraiment faire revenir Akissi. Il veut se sauver par l’écriture. La scénographie m’en bouche un coin. J’apprends qu’elle a généré par le même qui a fait la mise en scène du spectacle. 

Crédit photo : TROIS B
Crédit photo : TROIS B
Continuer la lecture

ART

SÉNÉGAL – Le Carnaval de Dakar en passe de devenir une véritable institution par Fatou Kassé-Sarr

Publie

le

Article réalisé avec la collaboration de Siaka Bamba Doh Ouattara

Les 25, 26, 27 novembre 2022, dernier weekend du mois de novembre, sur trois jours, va se dérouler au Sénégal le Carnaval de Dakar. Cette troisième édition, placée sous le signe du sport et de la culture, aura pour parrain Baaba Maal, la star sénégalaise. Pays à l’honneur : la République Fédérale du Nigéria. 14 disciplines représentées ! Plus de 7 000 visiteurs attendus ! Il y aura du Thiébou Dieun, à volonté. 

Né en 2019, le Carnaval de Dakar en est à sa troisième édition. Il se tient, chaque année, dans la dernière semaine du mois de novembre. Joyeux lieu de brassage des peuples et des cultures, cet événement festif est une vitrine pour faire la promotion de la diversité et de l’esprit de la Téranga. Avec sa jeune tradition et ses moments forts : les gastronomies locales, la street food, les produits locaux, parade en costume traditionnel, démonstration de danse, sketch, … Durant ces trois jours, un village accueille les festivaliers, les visiteurs et les animations. Ce sera l’occasion d’une visite guidée sur les allées du Centenaire, au Monument de la Résistance et au musée des Civilisations noires. Chaque jour est dédié à une activité. Le vendredi 25 novembre, 1er jour, la cérémonie débutera les allocutions des autorités qui viendront nombreux. Le lendemain, la parade des enfants et le dimanche, dernier jour, jour de clôture, un grand repas, en wolof, « Grand Agn » (Garnd déjeune) ou encore sabar de clôture sera pris par les festivaliers. Si les deux premières éditions se sont bien déroulées, c’est en grande partie dû à et à l’initiatrice et à l’organisatrice Fatou Kassé-Sarr. 

Qui est Fatou Kassé-Sarr ?

Fatou Kassé-Sarr est directrice générale de LabellCom. Une structure créée en 2018 qui « crée des plans de social marketing engageants pour aider les marques à communiquer avec leurs audiences. » Elle est l’organisatrice en chef du Carnaval de Dakar. Au four et au moulin, mais derrière elle, il faut compter sur un staff professionnel.  Cette jeune quinquagénaire, qui ne fait pas son âge, fut député suppléante au Parlement français. Mariée et mère de deux enfants, cette spécialiste en communication politique et publique, vise, à travers ce Carnaval, à « promouvoir et à valoriser la diversité culturelle du Sénégal ». Et avec les deux dernières éditions, des réussites, il faut le dire, on peut dire qu’elle y est parvenue. Elle n’a pas manqué de féliciter : « la Présidence du Sénégal, en partenariat avec le Ministère sénégalais du Tourisme et des Transports aériens. »

Fatou Cassé-Sarr, Organisatrice du « Carnaval de Dakar »

La culture des Haal Pulaar à l’honneur

Après les Congnaguis (2019) et les Lébous (2021), c’est au tour des Haal Pulaar, avec un représentant de taille : Baaba Maal qui est lui-même haalpulaar. Ce Carnaval, affirme Fatou Kassé-Sarr : « valorise les terroirs et trouve des synergies avec tous les acteurs » tout en permettant de « développer une économie locale ». Ce Carnaval est un levier de la valorisation et de la promotion de la diversité culturelle du Sénégal. À travers des spectacles, on saura les jeux d’alliance entre les Haalpulaar et les peuples, comme les sérères, les diolas,… La présence d’artistes de renom à Dakar joue aussi un rôle important dans cette phase de « découverte ».

Le Nigéria à l’honneur

Après le Canada, le pays à l’honneur du Carnaval de Dakar sera la République Fédérale du Nigéria pour cette troisième édition. Pourquoi le Nigeria ? Au micro de Zenewsafrica l’organisatrice, Fatou Kassé-Sarr affirme que : « Le Nigéria est un modèle de diversité culturelle – le pays compte plus de 500 ethnies – et une grande industrie africaine. Et comme la majeure partie des carnavals à travers le monde, le Carnaval de Dakar est un moyen de faire découvrir au monde entier les richesses et la diversité culturelle au Sénégal. La culture est un outil qui crée de l’emploi » 

Fatou Cassé-Sarr, Organisatrice du « Carnaval de Dakar »
Continuer la lecture

ART

SÉNÉGAL – Les sculptures massives d’Ousmane Sow entrent au fort Vauban de Mont-Dauphin

Publie

le

Les œuvres monumentales rejouant la bataille de Little Big Horn, exposées sur le pont des Arts, à Paris, en 1999, avaient rendu célèbre l’artiste sénégalais. L’installation vient de rejoindre la forteresse dans les Hautes-Alpes pour au moins dix ans.

Corps à corps de guerriers musculeux, carambolage de chevaux. On croit entendre les bruits et la fureur du combat. Sous l’impressionnante charpente en bois curviligne de l’ancienne caserne Rochambeau, au fort de Mont-Dauphin (Hautes-Alpes), se rejoue la bataille de Little Big Horn, opposant, en 1876, une coalition de Cheyennes, de Sioux et des Arapaho aux soldats du régiment du général Custer.

En trente-cinq sculptures monumentales, visibles à partir du 6 juillet, le sculpteur sénégalais Ousmane Sow (1935-2016) célèbre l’éclatante victoire des fragiles contre les puissants. Déposée dans ce village fortifié pour une durée de dix ans renouvelable par sa veuve, la réalisatrice Béatrice Soulé, cette installation épique est bien connue des Parisiens qui la découvrirent ébahis, un jour de mars 1999, sur le pont des Arts.

L’exposition est restée dans les annales par sa fréquentation record – au moins 3 millions de visiteurs en trois mois. « Un succès inattendu », se souvient le critique d’art Emmanuel Daydé, alors adjoint du maire aux affaires culturelles. Pour l’ancien kinésithérapeute né en 1935 à Dakar, devenu artiste sur le tard, c’est la consécration. Mais aussi, étonnamment, un chant du cygne.

Au moment où Ousmane Sow accède à une notoriété internationale, le monde de l’art lui tourne le dos. Bien qu’il soit le premier artiste africain reconnu en France, aucun de ses successeurs, auxquels il avait pourtant pavé la voie, ne s’en réclame.

La fille du maire appuie sa cause
Tout avait pourtant bien commencé. En 1993, le sculpteur sénégalais, qui, deux ans plus tôt, avait fait la couverture de Revue noire – ­trimestriel qui révéla nombre de talents ­africains – est invité à la grande exposition quinquennale de la Documenta de Cassel, en Allemagne. En 1995, le voilà à la Biennale de Venise, qui est à l’art contemporain ce que le Festival de Cannes est au cinéma. L’autodidacte rêve, lui, d’un événement à Paris.

Le hasard lui fait croiser Hélène Tiberi, fille du maire de l’époque, Jean Tiberi. Qui soutient sa cause à la Mairie. L’emplacement est facile : ce sera le Pont des Arts, entre le Louvre et l’Académie des Beaux-Arts. Il faudra des trésors de diplomatie pour convaincre ces deux institutions, qui n’ont pas vu d’un bon œil la proximité des silhouettes massives imaginées par un artiste africain.Les archives « Monde » : Ousmane Sow interroge Bordelais et politiques 

L’école nationale des beaux-arts voisine, où le figuratif est alors tabou, se pince également le nez. L’argent manque. Le groupe Havas avait d’abord promis de contribuer à l’addition de 5 millions de francs (l’équivalent d’1 million d’euros aujourd’hui), mais son nouveau PDG, Jean-Marie Messier, se dérobe. Béatrice Soulé remue ciel et terre, déniche des sponsors et s’est personnellement endettée à hauteur de 1 million de francs. La suite ici

Source : Le Monde


Continuer la lecture
Advertisement

DERNIERS ARTICLES

FACEBOOK

PUB

NEWS +