AGRICULTURE
SÉNÉGAL : Signature d’un nouveau protocole de pêche de 5 ans avec l’Union européenne

Le Parlement européen a approuvé le 18 novembre 2020 un nouveau protocole d’accord de pêche entre l’Union Européenne et le Sénégal. Les négociations avaient débuté le 19 juillet 2019. Cet accord prévoit des possibilités de pêche des chalutiers internationaux européens de 28 thoniers senneurs congélateurs, 10 canneurs pour le thon, 5 palangriers pour le thon, 2 chalutiers pour le merlu sur une période de 5 ans.
Cette signature intervient dans une situation de tension au niveau sociale. presque 500 personnes ont trouvé la mort en voulant se rendre en Europe le 24 octobre 2020. La majeure partie des volontaires qui partent pour cette émigration clandestine, appartiennent à la famille des pêcheurs, des pêcheurs sénégalais qui par faute de ne plus pouvoir pêcher dans les zones poissonneuses et pouvoir vivre de leur métier, prennent les pirogues pour un voyage dangereux et incertains.
A la signature de ce protocole de pêche pour les pays de l’Union européens, les représentants des organisations de pêche artisanale sénégalais ont manifesté leurs inquiétudes face aux difficultés du secteur. A travers un document intitulé «Préoccupations et attentes des professionnels de la pêche artisanale et de la société civile du Sénégal», exigent une transparence concernant l’accès des flottes étrangères aix eaux sénégalaise et par rapport à l’appui sectoriel dont le montant est de 585 millions de FCFA par an. Ils demandent une réglementation du secteur, une revalorisation de leur métier, une meilleure répartition des eaux mais également, leur donner les moyens de pouvoir accéder aux ressources halieutiques nationales en priorité. Leur revendication via ce document, inclut les termes d’accès aux ressources avec le non accès aux petits pélagiques, l’accès au merlu, ainsi que le développement d’une pêche artisanale au thon.
Le dernier protocole entre le Sénégal et l’Union européenne a expiré depuis huit ans. Cet nouvel accord autorise plus de 40 bateaux battant pavillons européens à pêcher 10 000 tonnes de poissons par an. Une contrepartie d’un montant 9 milliards 912 millions 500 mille francs CFA sera versé par l’EU sur cinq ans. Une enveloppe financière qui sera répartie entre le droit d’accès aux eaux sénégalaises et les redevances dues par les armateurs du titre des autorisations de pêche.
A LA UNE
CÔTE D’IVOIRE – Le pays célèbre ses farines locales

Ce 25 octobre 2024, à Abidjan, sous les hautes enseignes de Place Palmeraie, Place Marcory, Auchan Latrille et Hyper U Sococé, les effluves de pain fraîchement sorti du four et les arômes de soumbara s’entremêlent dans la fraîcheur des Grandes et Moyennes Surfaces (GMS). Entre chaudes senteurs et sauves de parfums, le Dr BAH-KONE Ranie-Didice, Secrétaire Exécutive du Conseil National de Lutte contre la Vie Chère (CNLVC), prenait son temps. Il n’y a rien de plus sacré que ces retrouvailles avec ces produits puisés de nos terres.
Une baguette de pain, toute une histoire
Pour cette cinquième édition du Festival des Farines Locales, il y avait foule, mais aussi une riche sélection de pains et de viennoiseries confectionnés à partir de farines locales : fonio, manioc, mil, soja, sorgho. Chaque passant a eu droit à sa bouchée, un sourire aux lèvres. Chaque morceau de pain raconte une histoire, du champ, dans les villages reculés, jusqu’à la confection par les mains expertes des boulangers, en passant par l’achat. Chaque arôme émanant de ces pains croustillants prend sa source au cœur des terroirs ivoiriens.
Octobre, Festival des Farines Locales
Ce festival s’inscrit dans le cadre de la cinquième édition du Mois du Consommer Local, initié par l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA). Chaque année, octobre devient un mois dédié à la mise en avant du patrimoine vivrier, où les habitudes de consommation se teintent d’une conscience renouvelée. En plus de leurs qualités gustatives, ces produits démontrent l’importance d’intégrer davantage de matières premières locales dans les habitudes alimentaires des Ivoiriens. En réduisant la dépendance aux produits importés, souvent onéreux, cette initiative pourrait contribuer à dynamiser et renforcer l’économie nationale.
Mois du Consommer Local, un atout pour la sous-région
Ce festival n’est pas unique à la Côte d’Ivoire : c’est une initiative de l’UEMOA. Ainsi, toutes les populations des États membres sont invitées à cultiver un art de vivre local, réduisant leur dépendance aux produits importés et bâtissant une économie régionale forte et résiliente. Pour Dr Ranie-Didice Bah-Koné, l’événement est une invitation à réinventer nos recettes, à renouer avec l’essence même de la terre qui nous nourrit : « Ce festival est un hommage aux recettes du pays. »
Pour une économie résiliente
Cette initiative de l’UEMOA vise à l’autonomie alimentaire de l’Afrique, afin de réduire sa dépendance à l’aide extérieure. Ce festival incarne les espoirs d’une sous-région prête à reprendre le contrôle de sa destinée avec ses propres ressources, à retrouver l’autosuffisance et à célébrer la richesse d’un continent aux ressources presque illimitées. Le Mois du Consommer Local et le Festival des Farines Locales ont démontré que la Côte d’Ivoire possède les ressources nécessaires pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Il suffit simplement de faire confiance aux talents et au savoir-faire de ses artisans.

FARINE
AGRICULTURE
ALIMENTATION MONDIALE – Les pays pauvres vont réduire leurs importations alimentaires

Même si la production mondiale de maïs, de lait ou de viande devrait augmenter en 2023, les importations alimentaires des pays les plus pauvres devraient diminuer à cause du prix encore élevé de certaines denrées, a alerté jeudi 15 juin 2023 la FAO.
Tandis que les pays aux revenus élevés continueront d’importer davantage, le montant de la facture des 47 pays les moins avancés, principalement situés en Afrique, devrait baisser de 1,5% cette année, a prévenu l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture(FAO) dans son rapport bi-annuel sur les « Perspectives de l’alimentation ».
Ce recul devrait être encore plus marqué et atteindre près de 5% dans les pays en développement importateurs nets de produits alimentaires, comme la Tunisie, l’Égypte ou le Pakistan.
La baisse des volumes d’importation de produits alimentaires dans ces deux groupes est « une évolution préoccupante », et suggère une diminution de leur capacité d’achat, selon la FAO.
Même si les prix des huiles ou des céréales sont redescendus depuis le pic atteint en mars 2022, après l’invasion de l’Ukraine, ils restent aujourd’hui à des niveaux élevés. Et ceux des fruits, des légumes ou des produits laitiers continuent de progresser, « ce qui freine la demande » en particulier dans les pays vulnérables.
« Ces préoccupations sont amplifiées par le fait que la baisse des prix internationaux d’un certain nombre de produits alimentaires de base ne s’est pas traduite, ou du moins pas complètement, par une baisse des prix au niveau du commerce de détail national », souligne la FAO.
A l’échelle mondiale, les dépenses d’importations alimentaires devraient battre un nouveau record en 2023, même si elles devraient « croître à un rythme beaucoup plus lent que l’an dernier ».
Après un bond de 18% en 2021 puis de 11% en 2022, la facture devrait augmenter de 1,5% pour atteindre 1.980 milliards de dollars.
En parallèle, la production de riz, de céréales secondaires (maïs, sorgho), d’oléagineux, de sucre, de lait ou de viande, à l’exception du boeuf et du porc, devrait être plus abondante en 2023/24.
La production de céréales secondaires devrait augmenter de 3% et atteindre 1.513 millions de tonnes, « un nouveau record » porté par une récolte attendue au plus haut au Brésil.
Celle du blé, à l’inverse, devrait reculer de 3% après le record de la saison précédente (777 millions de tonnes), du fait d’une moindre récolte en Russie et en Australie.
« Malgré ces perspectives généralement positives, les systèmes de production agroalimentaire mondiaux restent vulnérables aux chocs » climatiques, géopolitiques ou économiques, a prévenu la FAO.
AGRICULTURE
MADAGASCAR – Les importations de riz blanchi ont augmenté de 18 % à 744 846 tonnes en 2022

Madagascar est le troisième producteur de paddy en Afrique derrière le Nigeria et l’Égypte. Le pays cible l’autosuffisance en riz blanchi, mais les défis sont encore nombreux pour l’appareil productif.
À Madagascar, les importations de riz ont totalisé 744 846 tonnes entre janvier et décembre 2022. C’est ce qu’indique l’Observatoire du riz (ODR) dans son dernier bulletin d’information mensuel. Le volume annoncé affiche une progression de 18 % par rapport au stock de 629 414 tonnes enregistré un an plus tôt.
Selon l’organisme public, cette croissance d’une année sur l’autre des achats de la céréale sur le marché international a été soutenue par la mise en œuvre par le gouvernement d’une politique qui « visait à inciter les opérateurs à poursuivre les importations pour pouvoir limiter le renchérissement du prix du riz local ».
À titre indicatif, le prix moyen de vente au détail du kilogramme de riz blanchi produit localement a connu une hausse de 2 % en un mois pour s’établir à 2 657 ariarys (0,61 $) en décembre 2022 alors que sur la même période, le riz importé s’échangeait à un tarif de 2 523 ariarys (0,58 $).
À l’origine de la hausse des prix intérieurs, l’insuffisance de l’offre locale de paddy résultant de la baisse de production de 6 % à 4 millions de tonnes durant la campagne rizicole de 2021/2022 en raison de la sécheresse sévère qui a entraîné le retard du début de la saison culturale.
Pour rappel, Madagascar produit environ 80 % de ses besoins de consommation de riz blanchi.
Stéphanas Assocle (Stagiaire)
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