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MAROC – Un projet de loi visant à légaliser l’usage thérapeutique du cannabis à l’étude

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Huile de chanvre avec graines de chanvre et crème à fond bleu

Le gouvernement marocain étudie, ce jeudi 04 mars 2021, un projet de loi relatif à l’usage légal du cannabis. Une décision qui n’est pas vu d’un très bon œil par l’Algérie qui tire à boulets rouges sur son voisin. Le royaume chérifien figure parmi les premiers producteurs de cannabis au monde.

Le Maroc veut légaliser l’usage thérapeutique du cannabis. Selon les dispositions de ce projet de loi, il est prévu la création d’une agence marocaine de régulation des activités liées au cannabis. Elle aura pour mission de développer un circuit agricole et industriel dans les régions autorisées à produire la plante de cannabis. La production sera ainsi limitée aux volumes nécessaires pour l’aspect médical, pharmaceutique et industriel. Il serait également exigé des cultivateurs agréés de cannabis d’intégrer des coopératives agricoles et de vendre exclusivement leur production à des sociétés autorisées.

Cette loi permettrait, selon une note du ministère de l’Intérieur, d’« améliorer les conditions de vie des cultivateurs et de les protéger des réseaux de trafic de drogue ». Les autorités marocaines assurent que cette étape est conforme au droit international qui autorise l’utilisation de la plante du cannabis à des fins médicales et industrielles. Le projet suit d’ailleurs « l’évolution du droit international, de l’interdiction de l’utilisation de la plante de marijuana à l’autorisation de son utilisation à des fins médicales et industrielles », sur la base « des avancées scientifiques qui ont montré ses avantages médicinaux ».

La production marocaine annuelle de cannabis est estimée, d’après une étude de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée publiée en 2020, à plus de 700 tonnes, pour une valeur de 23 milliards de dollars, soit environ 19 milliards d’euros. Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les surfaces de cannabis au Maroc ont été réduites ces dernières années, dans le cadre d’un grand programme de reconversion. Elles sont passées de 134 000 ha à 47 500 ha entre 2003 et 2011.

Un os à ronger pour la presse algérienne qui s’en donne à cœur joie. En effet, le site officiel de la Radio algérienne accuse le gouvernement marocain de « couvrir son déficit économique dû à la crise sanitaire et la seconde guerre du Sahara avec la légalisation de la drogue ». Dans un long article sur la question, le site lie la décision marocaine à la « crise économique et sociale aggravée par la pandémie du nouveau Coronavirus et la fermeture des frontières algéro-marocaines », en plus de la « guerre qui fait rage » entre le Front Polisario et le Maroc. « Face à la situation sociale dans laquelle le citoyen marocain est plongé, le gouvernement n’a trouvé aucun moyen de s’en sortir, à part adopter un commerce qu’il cherche à légaliser pour faire taire les voix exigeant une vie dans la dignité, et qui se sont intensifiées, comme à Fnideq et dans d’autres villes voisines », dénoncent les dirigeants algériens.

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Le journal Echourouk a, pour sa part, publié un article intitulé « Les islamistes marocains légalisent la culture du cannabis dans leur pays » pour s’en prendre Maroc. « Ce qui suscite des soupçons, cette fois, est qu’un groupe dirigé par des « islamistes » entreprendra cette entreprise dangereuse, qui a commencé à être promue par certaines associations qui préconisent le haschich comme médicament », peut-on lire dans ledit article qui ajoute : « Depuis quelque temps, le Maroc recherche un texte juridique qui lui permette d’autoriser le commerce de la drogue, sous prétexte d’« usage médical », et il est promu à cet effet par le biais de la Coalition marocaine pour l’usage médical et industriel du cannabis ».

Pour rappel, la commission des stupéfiants des Nations unies a retiré le cannabis, en décembre 2020, de sa liste des drogues les plus dangereuses. Une décision qui a balisé le terrain à la reconnaissance du potentiel médicinal et thérapeutique de cette plante dont l’usage et la vente sont interdits dans de nombreux pays.

       

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