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AFRIQUE DE L’OUEST

SÉNÉGAL – Le pacte de Bignona pour la paix et l’unité national

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Entre Le 2 février et le 13 mars 2021, notre pays, le Sénégal, a vécu des heures parmi les plus sombres de son histoire. Il a été ébranlé, jusque dans ses profondeurs, par la violente répression exercée par l’État, à laquelle le peuple sénégalais a répondu par une résistance farouche et historique.

13 jeunes sénégalais sont tombés sous les balles d’autres compatriotes. Près de 600 ont été gravement blessés, mutilés ou éborgnés. Ces jeunes martyrs, partis à la fleur de l’âge, alors qu’ils manifestaient pour défendre leur rêve et l’idée qu’ils se faisaient de la démocratie et de la justice, nous observent aujourd’hui du haut du Paradis Céleste.

Nous voici donc rassemblés ici, à Bignona, sur cette terre de la Casamance, belle et verte région de notre grand et beau pays le Sénégal, pour célébrer ensemble leur souvenir.

• Prions avec les mères, pères, frères et sœurs éplorés, avec les veuves esseulées et les fils et filles devenus orphelins pour le repos de l’âme de nos jeunes frères tombés à Bignona, Dakar, Diaobé-Kabendou, Ndoffane et Médina Sabakh, ainsi que des nombreux blessés dans les autres villes du pays ;
• Exprimons notre soutien aux jeunes encore détenus en prison et demandons leur libération ;
• Affirmons notre solidarité agissante avec les familles et proches des victimes ;

Comme d’autres jeunes du Sénégal, ceux de Bignona sont sortis, le drapeau national à la main, pour la plupart d’entre eux, pour répondre à l’appel de leur patrie. Ils sont sortis pour faire face à l’arbitraire, dire non à la manipulation de la justice, à la banalisation des institutions et à la privatisation de la République. Ils sont sortis pour sauver leur démocratie.

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Voilà pourquoi leur sacrifice ne doit pas être vain. Et il ne sera pas vain.
Le sang qu’ils ont versé sera l’encre avec lequel nous écrirons les pages du futur que nous voulons.
Il sera le ciment avec lequel nous reconstruirons ensemble, brique après brique, les fondations d’une nation forte et unie, une république refondée sur l’égalité et la justice ainsi qu’un État de droit résolument au service du peuple.

De cette crise, nous tirons des enseignements qui doivent mener à des décisions fortes, consensuelles et refondatrices autour de deux impératifs :
1- L’instauration d’une république moderne, fondée sur le droit, dotée d’institutions fortes et crédibles et qui place le citoyen au cœur de l’action publique ;
2- La préservation et la sauvegarde quasi quotidienne de nos acquis démocratiques et sociaux qui sont encore précaires et vulnérables.

Ces décisions sont d’autant plus importantes que de nouvelles menaces et des défis multiformes nous obligent à nous entendre urgemment sur des valeurs, comportements et postures consensuels et collectivement assumés à diffuser dans la société et en particulier dans l’espace politique.

En effet, il est apparu dans l’espace public des discours et actes jadis marginaux, mais devenus de plus en plus audibles et ostensibles, qui manipulent et instrumentalisent les questions religieuses, ethniques, communautaristes et régionalistes à des fins politiques.

De tels discours ne sauraient prospérer dans un pays comme le Sénégal qui tire son identité de diverses sources. Cette identité métisse est faite de la culture traditionnelle des bainounks, toucouleurs, peuls, mandingues, soninkés, sérères, diolas, wolofs, mancagnes, manjacques, bassaris, pepels, ainsi que des valeurs religieuses, musulmanes, chrétiennes et animistes.

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Notre démographie et nos cultures nous donnent de belles leçons d’ouverture et de pluralisme. Nous devons nous en inspirer pour bâtir notre démocratie sur le respect, la reconnaissance et l’acceptation de l’autre.
La qualité de notre vivre-ensemble est un legs que nous devons préserver jalousement, et renforcer jour après jour en nous inspirant des enseignements de tous nos guides religieux et des valeurs d’hospitalité, de solidarité, d’honneur et de dignité qui irriguent notre société.

Nous lançons aujourd’hui, depuis Bignona, un appel à toute la classe politique, ainsi qu’à tous leaders d’opinion, aux mouvements citoyens et à la société civile, pour sceller un pacte, le PACTE DE BIGNONA, par lequel nous nous engageons à :
1. agir individuellement et collectivement pour l’unité nationale, la paix et la concorde dans l’espace politique ;
2. bannir de nos discours, nos comportements et nos actions tout ce qui peut susciter, entretenir ou encourager la haine et la division sur des bases religieuses, ethniques ou communautaristes;
3. nous écarter publiquement de toute personne ou groupe de personnes, qu’il soit du pouvoir, de l’opposition ou des mouvements citoyens ou de la société civile, qui par l’acte ou la parole, susciterait ou encouragerait la violence et la haine dans l’espace politique;
4. promouvoir et encourager une pratique politique positive, fondée sur le respect de l’autre et la valorisation des débats d’idées ;
5. préserver la démocratie, la justice et l’Etat de droit,
6. nous offrir en exemple à la jeunesse et contribuer à son réarmement moral afin qu’elle prenne conscience de l’étendue de ses possibilités et qu’elle s’insère, en tant qu’acteur de premier plan, dans les espaces politiques et les circuits économiques productifs ;
7. œuvrer ensemble pour le retour d’une paix définitive et durable en Casamance
Bien entendu, cet appel n’aura de portée que s’il est entendu, compris, accepté et appliqué par tous les protagonistes de la vie politique et publique.

Fait à Bignona, le samedi 22 mai 2021

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AFRIQUE

SÉNÉGAL – Ousmane Sonko sonne l’alerte contre les divisions internes à Pastef

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Le ton était ferme et sans détour. En marge de l’installation du Conseil national de Pastef, ce jeudi 10 juillet 2025 , le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu à mettre les choses au clair : il ne tolérera aucune tentative de fragmentation au sein de son parti. « Des clans se forment dans les cercles dirigeants, au mépris des valeurs de Pastef. Cela, je ne l’accepterai pas », a-t-il déclaré devant une assemblée attentive.

Depuis l’arrivée au pouvoir du parti, Sonko dit observer une dérive chez certains responsables, qui sembleraient oublier les principes de solidarité et de discipline ayant forgé l’identité de Pastef. « Ils bombent le torse, créent des clans, mais sont incapables de gagner le plus petit hameau », a-t-il dénoncé, visiblement agacé par l’attitude de certains cadres.

Plus grave encore, il accuse un groupe bien identifié d’avoir tenu des réunions à Touba, dans le but de redessiner les équilibres internes du parti, en vue de l’élection présidentielle de 2029. Des manœuvres qu’il perçoit comme une trahison de la ligne politique originelle. « Ils veulent installer une hiérarchie parallèle, saboter la collégialité qui fait notre force », a-t-il averti.

Lui-même chef du parti, Sonko a tenu à rappeler qu’il n’a jamais encouragé de clan autour de sa personne, refusant toute logique de cour ou de favoritisme. « Je suis le chef de parti et je n’ai jamais eu de clan. Ceux qui cherchent à diviser Pastef pour se positionner doivent quitter les rangs. Que ceux qui ne s’y retrouvent plus s’en aillent », a-t-il tranché.

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AFRIQUE

GUINÉE – Un an après, Foniké Menguè et Billo Bah restent introuvables

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Un an jour pour jour après la disparition d’Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et de Mamadou Billo BAH, deux figures du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), Amnesty International et 25 organisations de défense des droits humains dénoncent unanimement un climat de terreur croissant en Guinée sous le régime militaire.

Elles appellent de concert à des enquêtes indépendantes et transparentes sur ces enlèvements et l’escalade des disparitions forcées. Le 9 juillet 2024, Oumar SYLLA et Mamadou Billo BAH, tous deux membres actifs du FNDC (issous en 2022), ont été enlevés à Conakry par des hommes armés non identifiés.

Douze mois plus tard, le mystère demeure entier quant à leur sort, plongeant leurs familles et la communauté des droits humains dans une angoisse persistante.

Amnesty International tire la sonnette d’alarme face à « l’augmentation inquiétante des disparitions forcées dans le pays », ciblant particulièrement les journalistes, les militants et les défenseurs des droits humains.

Ces cas, dont celui de Foniké MENGUE et Mamadou Billo BAH, sont perçus par les organisations comme des tentatives d’intimidation et de musellement de toute voix dissidente.

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Malgré l’annonce d’enquêtes par le procureur général guinéen peu après les enlèvements de SYLLA et BAH, aucun rapport public n’a été communiqué à ce jour, alimentant les frustrations et les soupçons quant à la volonté réelle des autorités de faire la lumière sur ces affaires.

Les organisations signataires rappellent l’obligation de l’État de protéger ses citoyens et de garantir la justice pour les victimes de violations des droits humains.

Source : Walf

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AFRIQUE

SÉNÉGAL – Diomaye Faye attendu à Washington sur invitation de Donald Trump

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Le chef de l’État sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a quitté Dakar ce matin pour une visite de travail aux États-Unis, à l’invitation de son homologue américain Donald Trump, a annoncé la présidence du Sénégal.

« À l’invitation du président Donald Trump, Son Excellence monsieur Bassirou Diomaye Faye a quitté Dakar ce matin à destination des États-Unis », précise le communiqué officiel, ajoutant que cette visite se déroulera les mercredi 9 et jeudi 10 juillet.

Donald Trump a annoncé qu’il recevrait à la Maison Blanche, à Washington, cinq dirigeants africains du mercredi 9 au vendredi 11 juillet. Outre le président sénégalais, il s’agit des chefs d’État du Gabon, de la Guinée-Bissau, du Liberia et de la Mauritanie.

Crédit photo : Présidence de la République du Sénégal 

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